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Liban : Hariri refuse de participer au cabinet formé par le nouveau Premier ministre Mikati

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Aujourd’hui jeudi Saad Hariri, ancien Premier Ministre libanais a annoncé son refus d’intégrer le nouveau gouvernement mené par son rival Nadjib Mikati, milliardaire de 55 ans et nouveau Premier ministre. Et ce refus pourrait bien entériner un changement majeur dans le paysage politique du Proche-Orient.

Petit rappel des faits : le 14 février 2005 est assassiné à Beyrouth Rafiq Hariri, ancien Premier Ministre libanais sunnite (de 1992 à 1998 et de 2000 à 2004) et père de Saad Hariri. Cet assassinat marque le début de ce qu’on appelle la « Révolution du cèdre » qui conduit notamment au départ de la totalité des troupes syriennes fin avril 2005. Depuis, le Liban vit une crise politique majeure. Le TSL (Tribunal Spécial pour le Liban), une instance onusienne chargée de juger les responsables, en est le principal sujet de discorde. Le camp de Mikati est en effet soutenu par le Hezbollah hostile au TSL qu’il accuse d’être un avatar du complot israélo-américain, craignant d’être mis en cause par ce dernier quand le parti à majorité sunnite de Saad Harari réclame justice et réparation. Ce bras de fer autour du TSL a provoqué le 12 janvier dernier la démission de 11 ministres du camp du Hezbollah dans le gouvernement de Saad Hariri. Après l’élection parlementaire (démocratique rappelons-le) et la désignation de Nadjib Mikati se pose aujourd’hui la question de la formation d’un nouveau gouvernement et du statut du TSL.

Considérant la position de force du Hezbollah qui détient désormais la majorité parlementaire, on peut craindre que Mikati suspende le financement libanais du TSL et qu’il en retire les juges libanais. Il ne s’agit pas en effet d’empêcher le TSL de réaliser ses actions et de mener son enquête (ce qui est interdit par les lois internationales) mais de refuser toute coopération du Liban avec les actions mises en œuvre par cette instance de l’ONU.

Mikati, centriste, affirme sa volonté d’un consensus et a proposé à toutes les parties de rejoindre son gouvernement pour fonder une coalition. Le camp de Saad Hariri a donc aujourd’hui rejeté cet appel à l’Union. Mikati devrait maintenant rencontrer les représentants des autres groupes parlementaires, mais ce refus risque fortement de faire pencher la balance du côté du parti armé chiite du Hezbollah, ainsi que de conforter la position de la Syrie et de l’Iran, alliés du Hezbollah, au Proche-Orient.

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